elles sont arrivées
Un article des Nouvelles Calédoniennes:
çà y est les 1ères baleines sont arrivées sur nos côtes!
Dans le lagon Sud, la première a été aperçue avant-hier.
Comme chaque année, après une longue migration depuis l’Antarctique, les
baleines à bosse reviennent pour deux mois se reproduire et mettre bas dans nos
eaux chaudes. Dès le week-end prochain, une vingtaine de bateaux emmèneront le
public à leur rencontre. Un spectacle qui impose le respect de règles strictes
pour ne pas perturber une population très fragile.
Le whale-watching dans le lagon Sud
Depuis son lancement en 1995 avec deux bateaux, le whale-watching
(observation des baleines) connaît une croissance exceptionnelle avec 50 %
de visiteurs supplémentaires chaque année. En 2008, cette activité a été
entreprise par 26 bateaux différents, totalisant 360 sorties et 4 425
passagers. À un prix situé entre 6 000 et 9 500 francs la place,
le whale-watching génère un chiffre d’affaires d’une trentaine de millions de
francs en deux mois. Spécificité calédonienne : la quasi-totalité des
prestataires utilisent des catamarans à voile, aux côtés de deux zodiacs et
d’un navire rapide. Le whale-watching cartonne particulièrement lors des huit
week-ends de la saison, mais les sorties sont possibles en semaine (pour la
moitié des bateaux) et c’est là que les visiteurs (et les baleines) ont le plus
de chances d’être tranquilles. Les clients sont « surtout des Métros
de passage, mais peu de Calédoniens de souche ». Et pratiquement
aucun touriste, « car il n’y en a pas ». Aux côtés des
professionnels, les plaisanciers représenteraient environ 30 % des bateaux
naviguant sur zone.
« Un spectacle toujours différent »
La recherche des baleines n’est pas toujours heureuse. De l’avis
général, la saison 2008 s’est révélée « exceptionnelle »
avec 100 % de vues de baleines chez les professionnels. Certaines années
mornes, il arrive que quatre bateaux sur dix n’en voient pas. « Le
matin, on se dispatche la zone entre les bateaux. Celui qui trouve des baleines
appelle les autres par radio », explique Gilles Garnier, président de
l’association Calédonie charter. « On ne force pas le contact avec les
animaux, qui restent sauvages. Parfois on les suit à distance, mais parfois
elles sont curieuses et s’approchent d’elles-mêmes. C’est la chance ou
pas. » Pierre-Philippe Avron, président du syndicat des activités
nautiques, poursuit : « Beaucoup de gens reviennent d’une année
sur l’autre, car le spectacle est toujours différent. On peut juste avoir des
souffles et des dos. Mais on peut aussi voir des sauts fabuleux. Une fois, des
baleines sont même venues entre les deux coques du cata et ont sorti la tête
sous le filet. »
Observer sans déranger
La perturbation des baleines par les bateaux est scientifiquement
avérée. « Elles changent de direction et leurs temps d’apnée sont plus
longs. Ces comportements d’évitement impliquent des dépenses énergétiques
supplémentaires, alors que leur activité de reproduction est très sensible »,
explique Aline Schaffar, chercheuse à l’association Opération Cétacés. Depuis
l’an dernier, la province Sud fait signer une charte de bonne conduite aux
professionnels : 25 des 26 bateaux l’ont signée et leurs skippers ont tous
suivi une formation en mars dernier. Une mallette pédagogique a même été remise
à chacun pour faire d’une simple promenade « un vrai produit
éco-touristique ». Cette charte a « radicalement changé les
comportements l’an passé », constate Aline Schaffar. « Les
bateaux étaient moins nombreux au même endroit (2,7 en moyenne), ils
s’approchaient moins près et passaient moins de temps sur un groupe. »
Un respect dû aussi au grand nombre de baleines l’an passé. Malgré tout, le
bureau de la protection du lagon a observé jusqu’à 70 bateaux au même moment
sur zone. Et d’appeler les particuliers, « parfois un peu maladroits »,
à passer au maximum par les professionnels : « Un bateau avec 20
personnes à bord gêne autant qu’un bateau avec une seule personne. »
De nouvelles sanctions
Adopté en mars dernier par la province Sud, le code de l’environnement
interdit dans son article 240-3 « la perturbation intentionnelle de
mammifères marins ». Et notamment l’approche à moins de 50 mètres,
l’observation par la même embarcation à une distance inférieure à 300 mètres
pendant plus de deux heures, l’intrusion volontaire parmi les membres d’un
groupe, tout acte produisant une modification du comportement des baleines. Les
contrevenants risquent une amende de 90 000 francs. Le contrôle sera
effectué par un bateau de la Protection du lagon (deux au plus fort de la
saison). L’infraction ne sera pas caractérisée si les baleines s’approchent
d’elles-mêmes, ce qui arrive.
Contact : Opération Cétacés.
Tél. : 24 16 34.
« A peine 500 baleines "calédoniennes" »
Venues des eaux
froides de l’Antarctique, les baleines à bosse mettent plusieurs mois pour
parcourir quelque 5 000 km.
De la mi-juillet à la mi-septembre, ces mammifères trouvent dans nos eaux
chaudes un environnement idéal pour s’accoupler ou pour mettre bas. Mâles
et femelles, porteuses ou non, font ainsi partie du voyage. « Quand il
naît, le baleineau n’a pas encore la couche de graisse qui permet de réguler sa
température. Il s’allaite ici du lait maternel », explique Aline
Schaffar, chercheuse à l’association Opération Cétacés. « Certaines
baleines viennent aussi avec leur baleineau pour lui montrer le chemin et s’en
séparer. » Ici, les adultes ne se nourrissent pas, mais vivent sur
les réserves accumulées en Antarctique. Présentes dans tous les océans, les
baleines à bosse seraient passées de 20 000 à plus de 35 000
aujourd’hui, depuis l’interdiction de leur chasse commerciale en 1986.
Autrefois abondante mais décimée au 20e siècle par l’ex-URSS et le Japon, la
baleine à bosse d’Océanie n’a pas ce dynamisme : les populations restent
petites et stagnent, ce qui lui vaut depuis 2008 d’être classée comme espèce en
danger sur la liste rouge de l’UICN. Leur nombre en Calédonie est estimé
aujourd’hui à 500 à peine, soit deux fois moins qu’aux îles Tonga, ce qui est
très peu. Les échanges migratoires étant quasi inexistants avec les autres
régions océaniennes, cette population doit donc être considérée comme unique et
très fragile.
Vivement le 18!! Une journée entière sur un cata, déjà je revis!! Mais si en plus , les baleines sont au rendez-vous, alors là, je suis au paradis!!