Avec tout ce qui se passe dans le Vendée Globe, çà me fait penser à la toute première grosse tempête qu'on a essuyé en quittant Dakar. C'était en Novembre 2000.

Voilà 3 semaines que nous étions au CVD de Dakar, le yach club des flotteurs, (mais pas comme vous l'imaginer) car on attendait une pièce pour le bateau, et mes zhoms( mon mari et notre coéquipier embarqué aux Canaries pour nous aider durant la traversée) commençaient à piaffer d'impatience, d'autant que la bonne période pour traverser l'Atlantique approchait.
Donc après avoir pris connaissance de la météo, on s'active aux derniers préparatifs, comme de ranger le bateau pour éviter d'avoir à enjamber en cas de manoeuvre d'urgence, derniers achats en fruits et légumes frais, bref la routine. Et en fin de matinée on était fin prêts!

Sauf que, sujette au mal de mer, j'ai voulu essayer un soi disant remède miracle qu'on nous avait conseillé aux Canaries: des suppositoires, préparés par un pharmacien en Belgique, 100% efficaces .Grand mal m'en à=a pris!! A table j'ai commencé à voir des flashs, une vraie ambulance, mais personne ne m'a pris au sérieux. Ils se sont même un peu foutu de moi. Résultat au moment de servir le café, je me suis retrouvée en vrac par terre; j'avais fait un malaise, certainement à cause du suppositoire, qui ne me convenait pas.

Mais on décide de lever l'ancre malgré tout. Tout se passe bien, tranquille. Au large du Sénégal on est tombé sur un banc de dauphins sauteurs, qui faisaient des bons fabuleux, le spectacle à duré 10 bonnes minutes, on était aux anges. Puis la mer à commencé à se former, le vent s'est renforcé, on filait super bien.
On a continué à avancer, tout allait bien à bord, moi j'étais allongé, les enfants étudiaient; pas d'angoisse.

La tempête s'est déclaré en fin de soirée, le bateau à commencer à taper fort, les flotteurs enfournaient, il a fallu réduire la grand voile, d'abord 1 ris, puis 2.
Dans la nuit la tempête est bien installée, les vagues passent par dessus le bateau et rentrent dans le carré, le bateau tape vraiment très fort. Les zhoms ont commencés à s'inquiétés, mais trop tard pour faire demi tour, il fallait continuer!!

Au petit matin, aucune amélioration. Cà tape de plus en plus, les vagues sont hautes, pratiquement jusqu'à la première barre de flèche. Le bateau fait du yoyo, on dirait une coquille de noix. Nous prenons les vagues par le travers avant. En plus le pilote automatique nous a lâché!

Les zhoms se relayent toutes les 1h30 à la barre; ils sont trempés, tout le bateau l'est d'ailleurs , de plus en plus fatigués, un peu malade, mais ils tiennent bon.
Cà a duré comme çà pendant trois jours et trois nuits: on a eu des creux de 5 /7 mètres, et 20/25 noeuds de vent. Le bateau monte et descend, il tape beaucoup, à chaque fois on a l'impression qu'il va se disloquer! mais par chance, on a jamais enfourné les flotteurs à plus de la moitié, sinon on était bon pour le chavirage!
Moi j'étais KO dans ma couchette, malade comme jamais, incapable de faire quoi que se soit. Même le chien est dans le même état que moi. C'est ma fille alors âgée de 11 ans qui s'est occupé de l'intendance! Chapeau minette!! Et merci aux bolinos!!!
La troisième nuit on a fini par arriver au Cap Vert à Boa Vista , vers 2 heures du matin, pas de port, pas de lumière, rien! Les zhoms ont réussit, je ne sais pas comment à trouver une digue avec le radar, et à amarer le catamaran. Et là ILS SE SONT ECROULES DANS LE CARRE.

Le lendemain quand je me suis réveillée, le soleil brillait, la mer était toute plate, on n'aurait jamais cru, qu'il y avait eu une tempête. Le bateau est dans un état pitoyable, tout est trempé ( il faudra attendre d'être en Martrinique pour pouvoir tout nettoyer à l'eau douce), mais aucun dégâts si ce n'est le pilote automatique, et surtout tout le monde sain et sauf!!
Après coup mon mari m'a dit que sa plus grande crainte était de taper dans un container tombé d'un cargo, car là on était perdu corps et biens.

Ce qu'il y a de formidable, c'est qu'à aucun moment on a eu peur: les zhoms trop occupés, moi dans les vappes et les enfants super cool à jouer à la game boy, car dans ces conditions, impossible de faire les devoirs.

Cà a été notre seule et unique grosse, grosse tempête; par la suite on a essuyé de forts coups de vent, et la queue de 2 cyclones, mais rien de comparable à ce qu'on venait de vivre. Pour une première expérience, on à été gâté!! En tout cas une chose est sûre, il est peut être vieux et pas moderne notre bateau, mais il tient le coup!!!

Tempête dans le bateau

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