la société mélanésienne
LA SOCIETE MELANESIENNE
La cellule traditionnelle du monde
mélanésien est constituée par le clan, groupement de plusieurs familles,
représenté par la case bâtie autour d'un poteau central, à l'image des familles
évoluant autour du chef du clan. Entre les clans se constitue un réseau
d'échanges et d'alliances, allant du troc de nourriture aux alliances
matrimoniales. Les clans sont issus d'une terre et considèrent les territoires
calédoniens comme des lieux chargés de significations mythiques plutôt que
comme des propriétés. L'ancienneté est l'assise du pouvoir: les premiers
arrivants sont les seuls à s'être concilié la bienveillance des génies et dieux
pour garantir la réussite de la chasse et des plantations. La situation du
chef, souvent étranger à la communauté qui l'accueille, est fragile: objet d'un
compromis entre les clans, il peut être rejeté n'importe quand par ceux qui
l'ont mis en place.
La grande case est le lieu de pouvoir du chef de clan kanak. La
flèche faîtière et le chambranle en sont les principaux emblèmes.
La porte de la case est basse: 1 m50. Elle oblige les visiteurs à être vus et à
s'incliner en signe de respect pour les occupants de la case.
L'ossature intérieure a également une valeur symbolique: les troncs
représentent les lignées du clan et se réunissent au faîtage autour du poteau
central/ chef de clan.
La flèche se compose d'un visage central, d'un tronc-pied qui la rattache au
sommet de la case, et d'aiguilles décorées de coquillages. Le style varie selon
la région de Calédonie
La case est parfaitement adaptée au climat local. Sa forme
ronde et sa flexibilité donne peu de prise aux cyclones. La forte pente du toit
assure un écoulement des eaux rapide et évite le pourrissement. La paille est
un bon isolant thermique.
Le bois de houp, un arbre séculaire, est utilisé en raison de sa forte valeur symbolique: les sculptures, flèches, chambranles, poteaux intérieurs, sont associées aux esprits des ancêtres.
La construction de la case est un ouvrage collectif: les femmes arrachent la paille et l'amènent sur le site, les vieux fabriquent les lianes d'assemblage, décortiquent les bois et les sculptent, les hommes coupent les troncs et font la construction. Des gestes rituels coutumiers accompagnent les étapes importantes de la construction pour matérialiser la présence des ancêtres et assurer le bien-être futur de ses occupants.